Le théâtre fait écho au monde.
De ses impuissances et de ses grandeurs.
On y entend crisser les mâchoires des moissonneuses et murmurer les racines Toute la beauté d’une forêt en cendres. Solastalgie. On y aperçoit le reflet des costumes trois pièces qui se brouillent dans les façades en verre des tours de bureaux. Toute la fureur du travail qui ronge. Krach. Sur les écrans des films technicolor, les rôles et les classes résonnent en s’effritant. Toute la séduction d’un si étrange Monsieur R. Le si peu talentueux Mister R. Les souvenirs s’effacent des photographies de familles en jaunissant. Toute la tendresse du dernier voyage vers une ville lointaine. Le Pays lointain. Les images qui défilent sur nos fils nous vendent des désirs que nous ne voulons plus suivre. Tout le chaos fécond d’un appartement rangé dans les cartons bruns prêts pour un déménagement. La grandeur d’être une nouvelle fille, une fille qui prend les choses en mains et emmène sa mère vers une nouvelle vie. Et soudain Mirna. Les photos de guerre imprimées en couverture des journaux ouvrent des portes que l’on n’ose pas passer. Tous les éclats d’une image qui déchirent la mémoire d’une auteure. Au Bord. Et les femmes se soulèvent contre les clichés assourdissants pour créer de nouvelles idoles pour demain. Toute la splendeur des femmes qui prennent leurs rôles en mains et décident ce que nous jouerons demain. Femme disparaît (versions).
Toutes ces voix tissent un réseau de liens que l’on ne voit pas encore…
Faire du théâtre, c’est faire théâtre dans le monde, face au monde. Fabrique locale, au POCHE /GVE nous proposons une autre manière de faire théâtre : avec un ENSEMBLE, des auteures vivantes, en faisant ÉC(H)O aux questions du temps. Dès maintenant, avec notre projet VERT_PILOTE, nous cherchons une scénographie qui puisse accueillir tous les spectacles d’un théâtre, qui fasse appel à tous les savoir-faire de nos métiers, sans limiter la créativité des metteures en scène et en ouvrant les imaginaires des spectatrices. Plus de travail, moins de matériel. Moins de surface, plus de rêves. OUVRIR GRAND.
Pour cette neuvième saison, nous faisons écho aux saisons passées et jetons un regard joyeux vers celle qui vient. Nous revenons, retournons, refaisons, revisitons, retrouvons des textes, des auteures, des actrices, des metteures en scène et ouvrons les portes aux nouvelles. En sept morceaux de miroirs et une scénographie, nous construisons une saison qui donne à entendre les échos de le Terre. Ce qui casse mais aussi ce qui donne espoir. VOIR LOIN.